jeudi

Chronique d'une Cettoise - L'emménagement

C'est bien beau d'avoir un ordinateur... mais c'est mieux quand il fonctionne. C'est incroyable comme on s'attache à ces petites bêtes.
Vous n'alliez tout de même pas croire que je vous aurais laissé la langue pendante... si? pfff... c'est bien mal me connaître !
Mais, mais... j'ai tout noté !
Héhé... je suis sûre que le "Cettoise" vous a interpelés... Jusqu'en 1927, Sète était Cette (si, si...) alors, pour mon emménagement, je vous enverrai mes chroniques sous cette forme ! 

Bien. 
Nous commencerons donc, par le commencement... donc, par mon arrivée à Sète le 17 au soir... (après tout, vous aurez les autres jours sur "Chap 2", etc...)

Ce soir, j’ai fait la connaissance de Marie-Jo et Antonia.
En attendant mes deux déménageurs, qui déménagent surtout de la tête, je suis allée dîner dans un petit restaurant « Le Bouchon Lyonnais », à côté de la maison.
C’est vrai, j’aurais pu, pour ma première soirée Sétoise, manger « sétois ». Eh bien, non.
C’est Marie-Jo qui est aux fourneaux. Antonia est une amie qui est venue lui donner un coup de main et de cœur. Marie-Jo a perdu son mari il y a 3 semaines.
Le restaurant est simple.
Quand je suis entrée, il y avait une grande tablée d’une dizaine de personnes, qui riaient. Heureux d’être là, pour bien manger.
J’ai, bien entendu, demandé s’il n’était pas trop tard pour dîner… c’est la province ! non, je n’avais pas réservé. Etant toute seule, le repas serait vite terminé. Pas de problème.
Je m’installe et regarde autour de moi. La cuisine est dans le restaurant, genre cuisine américaine. C’est comme ça que j’ai vu Marie-Jo, le visage fermé.
Je me suis dit que si le dîner était bon, la patronne n’avait guère l’air aimable. Mais j’ai continué à sourire, je me suis levée, ai pris des papiers sur le comptoir, genre prospectus sur Sète, sur lesquels on peut lire les quelques activités à venir (j’en ai d’ailleurs repéré quelques-unes, fort sympathiques). Et c’est alors qu’elle a engagé la « conversation », après mon « je peux ? »
Le « vous n’êtes pas d’ici », a attiré un « non, j’arrive, je m’installe, je vais être votre voisine », et ainsi de suite. Je crois que c’est lorsqu’elle m’a demandé « vous êtes là pourquoi (ou quelque chose comme ça) » et que je lui ai répondu « changement de vie », qu’elle m’a dit qu’elle avait perdu son mari. Son visage est sombre. Elle s’affaire. Et elle a beaucoup à faire. A une pause, après m’avoir demandé d’où je venais, elle me dit d’un air entendu, que Sète, c’est « spécial ». Je sais que Sète, c’est « spécial ». Et elle s’approche de moi, baisse la voix pour pas qu’on l’entende… « les Sétois, ils sont très difficiles… ça fait 17ans que je suis là, et pourtant… ». Je sais, je la regarde en souriant, et elle sourit. Un grand sourire. Qui lui change le visage.
Je finis mon dîner et au moment de payer, elle me tend la main, en me disant « moi, c’est Marie-Jo, parce-que chez nous, on se prénomme, dans les restaurants », et je lui ai répondu «enchantée, moi, je suis Bénédicte». C’est en partant, qu’elle m’a présentée Antonia. « Vous reviendrez nous voir ? » Bien sûr.
Je suis repartie vers ma nouvelle maison. Encore vide –et froide-. Les déménageurs n’arriveront finalement qu’à minuit passé. Ils râlent. Moi aussi. Ils sont fatigués. Moi aussi. Quelques-unes de mes affaires sont montées dans ma chambre. Je n’ai qu’une hâte, c’est de les voir partir. Je ne suis pas contente ni de leurs gros bras ni de leurs petites têtes. Et puis, je veux être chez moi. Ça y est. Je fais mon lit, par terre. Veux aller prendre une douche…mais pas d’eau chaude. Il doit y avoir quelque chose de particulier à faire pour mettre en route le cumulus. Mais quoi ?
Demain sera un autre jour….

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