mercredi

Chronique niçoise


Nice.
J'y retourne de temps en temps, pas vraiment régulièrement, mais là… il le fallait, et j'y suis allée pour 4 jours.

1ère nuit chez mon fils qui a un chien (bouledogue anglais)… impossible de dormir, la bête voulant à tout prix monter sur le lit (forcément, c'était le canapé…) et moi, n'étant pas d'accord…
Le dit chien fait partie de la race de ceux qui bavent, ronflent et pètent (vous imaginez mon bonheur, étant dans la même pièce). En bref, un homme à quatre pattes.
Pas de chance, lui, il avait envie de se blottir contre moi.
Parfois, les hommes sont lourds dans leur drague. Là, c'était pareil. 
Après avoir dit "non" fermement pendant 2 heures (si, si), menacé, giflé… j'ai tenté un bras… "et si celui-ci pendait nonchalamment hors du lit ?" Après une léchouille jusqu'au coude, j'ai eu droit aux mordillements… 
L'animal se calmait… sauf que...quand, dans les brumes de mon sommeil (bah oui, puisqu'en plus je prends des somnifères !), j'ai imaginé qu'il pouvait être possible qu'il prenne ma main pour son nonosse…. j'ai tout enlevé, à son grand désarroi.
Têtue, j'ai tenté les pieds… il ne faut pas être chatouilleux.

Enfin, enfin, il s'est couché… sous le lit. 
J'entendais sa respiration haletante… signe qu'il ne s'agissait là que d'une pause et qu'il reviendrait bientôt à la charge.
La pause a duré 10mn. Mes cheveux ont alors eu l'indicible honneur de faire partie des coins de mon corps appréciés par cette adorable bête. 
C'est alors que j'ai fait un bond... Sa surprise étant à la mesure de mon bond, il en a profité pour renverser le verre d'eau qui était sur la table basse.
Penaud, sentant qu'il avait fait une bêtise (j'imagine que celle-ci n'est pas la première), il m'a abandonnée pour laper le sol consciencieusement… et, épuisé, est allé se coucher les pattes en croix.
Comme un homme après une bonne biture. 

J'ai été contente d'aller chez fifille.  
Là c'est cool, me suis-je dit. J'ai ma chambre, il n'y a pas de chien qui slurpe. Juste le chat, qui, je ne sais pourquoi, ne peut me saquer. 
Mais, mais… une petite Choupinette de quasi 3 ans, très... "vive" (la crèche dixit). Pas besoin d'avoir de starter : elle démarre sur les chapeaux de roues à peine l'oeil ouvert. Quelle que soit l'heure. 
Sa "Mam" étant là… yessssss on en profite ! ma fille et mon gendre étant sur les rotules (tu m'étonnes), j'ai voulu aider, leur permettre de se reposer, ne seraient-ce que 2h dans la journée (car, en plus, la monstresse ne dort pas). Donc, promenade. 
Socrate aimait marcher en philosophant… il n'avait pas testé les "pourquoi" à tiroirs…en boucle.
Je suis rentrée kaput. Elle, non. 
Principe des vases communicants.

Nice est une très belle ville. Pleine de nerveux s'excitant sur leurs klaxons… leurs tronches tristounettes grimaçant derrière leurs volants.

C'est bien, Sète.


samedi

Chroniques médiévales


Les « Châteaux Cathares ».
Rien que le nom fait peur.
Tant d’histoire, tant de guerres se cachent derrière ces mots.
J’avais hâte de les voir. Dressés, fiers, comme ceux qui les ont habités, défendus, jusqu’à la mort.
Je les ai imaginés, ces soldats, l’épée à la main, prêts à pourfendre l’ennemi… leur heaume tentant de les protéger des assauts perfides.
Il m’a suffit de fermer les yeux et j’ai entendu les armes s’entrechoquer, j’ai senti la chaleur de l’huile brûlante, et j’ai entendu les cris des suppliciés.

Les « Châteaux Cathares ».
Ils sont là. Plantés au milieu des rocs. Ceux-là même qui ont participé à leur construction. Ceux-là même qui sont imbriqués comme des racines de lierre autour d’un arbre. Indestructibles.
Leurs murs sont là. Perdus au milieu des oliviers et des buis. Il faut marcher, grimper, escalader pour les approcher et voir les Pyrénées s’étendre comme un écheveau de laine.
Il n’y a plus de toits, et plus beaucoup de murs. Les guerres, le feu, le vent en ont eu raison. Et pourtant.
Huit, neuf siècles nous séparent, et quand on touche ces pierres, on ressent toutes ces émotions.
Les noms sont évocateurs… Peyrepertuse, Minerve, Aguilar, Quéribus…
Quéribus, un doigt de pierre pointé vers le ciel.

A ses pieds un petit village.
Il est étrange que Daudet ait choisi cet endroit pour y planter son moulin.







vendredi

Chronique ostréicole


J’aime bien me promener hors des sentiers battus. Et j’aime encore plus les découvertes.
Aujourd’hui, après avoir traversé des champs de vignes, du côté de Marseillan, j’ai abouti au bord de l’Etang de Thau. Notre Etang de Thau. Là.
Il n’y a rien. Sauf ce mas conchylicole. 
Une visite « pédagogique » y est prévue au moment de mon arrivée. Ça tombe bien.
J’aime les huîtres, les moules, les coquillages… (il est vrai que je suis gourmande).  Stéphane, le conchyliculteur (prononcer conquiliculteur) nous parle du bouletchou, de la capétchade,… il  me fait découvrir pourquoi nos huîtres et nos moules sont si bonnes. La façon de les cultiver, les cueillir –désolée, mais je trouve que le terme est plus approprié que celui de pêcher – de les protéger, de les déguster.
Pourquoi nous ne pouvons les manger qu’après 48h, et pas juste sorties de l’eau… pourquoi les daurades viennent…et partent… (d’ailleurs, un gamin vient juste d’en pêcher quelques-unes… « té, voilà un seau, ici, c’est comme à la maison ! »), pourquoi notre Etang a besoin de protection, et pourquoi telle huître ou tel coquillage a un goût différent selon son origine. Pourquoi, pourquoi… et je l’écoute, ravie.
Ici, les nôtres s’épanouissent. Elles s’y sentent bien, et elles sont bonnes.

Une dégustation était nécessaire (j’aime vérifier…) et là, au bord de l’Etang de Thau, je me suis régalée.
Une petite brasucade nous attend, sur la terrasse. 
Stéphane nous offre des chapeaux de paille : le soleil est de la partie. Les sourires sont sur toutes les lèvres. Des parisiens, des lillois, nous faisons connaissance… c’est si simple.
Puis nous entrons dans le restaurant… quelques huîtres, des moules farcies (une tuerie !), un petit vin blanc de pays dont je tairai le nom, et en dessert, une île flottante.
Normal, après tout, Sète est une île singulière, non ?

Un bonheur d’authenticité.