samedi

Chronique picturale - 2 -

Deux mois de cohabitation avec Miro sont maintenant passés.
Je traverse ces 9 salles et continue de découvrir plein de choses. Sauf que je n'ai plus besoin d'un enfant pour le faire.

Beaucoup de visiteurs (une chronique leur sera dédiée… si, si… ils en valent la peine), et des moments de calme, qui me permettent de regarder de plus près ces oeuvres auxquelles je n'aurais accordé qu'un oeil relativement distrait en temps "normal".
J'ai un petit carnet (j'aime bien les "petits carnets"), sur lequel je note les anecdotes et autres facéties, mais sur lequel je me suis mise à dessiner les tableaux… que j'ai sous les yeux.
La découverte est étonnante. Je sais que je m'étonne d'un rien, mais tout de même.

Je me suis dit qu'il fallait que je trouve le point de départ de "sa" peinture.
Une idée comme une autre. Ça occupe.
Sauf que. Une fois que le « point de départ » est trouvé, tout le reste devient évident.
Il devient évident qu'un trait -ou un point- devait être "là" et pas ailleurs, pour l'équilibre du tableau.
Il devient évident que ce "machin" est une femme et non une mouche bizarre.
Il devient évident que « là », il doit y avoir une couleur… mais laquelle ? et, oui,… c'est l'art du peintre de savoir que c'est ce bleu, ou ce rouge, et pas un autre, qui mettra en valeur le jaune ou le vert qui est à côté et inversement.
Je regarde donc d’un peu plus près les tableaux, et c’est surprenant.
Ainsi, deux aquarelles encadrant un passage entre deux salles. Enfin, j’ai cru qu’il s’agissait de deux aquarelles. Il n’y en avait qu’une. Mais l’autre avait un fond si semblable à la première que je me suis trompée. C’était une huile, pas de la gouache. Et on peut toujours chercher de l’eau, il n’y en a pas une goutte. Mais les teintes sont pourtant identiques.
Et ainsi de suite.

En essayant de comprendre l’évolution de la peinture de Miro, en bonne néophyte que je suis, l’exposition n’étant pas faite de façon chronologique –ou très peu-, j’essaie de retrouver quel tableau a été peint avant l’autre.
Jusqu’à présent, je me débrouille plutôt bien, et j’avoue en tirer une satisfaction proche d’une fierté qui n’a pas lieu d’être.
Il y a des évidences et parfois des incohérences (ce terme n’engageant que moi !) qui me laissent perplexe…  alors, je les note sur mon petit carnet, et continue de chercher (ma guide préférée est actuellement en vacances, mais elle se fera un plaisir de répondre à mes questions, ou, de guerre lasse… finira par me prêter un livre spécialisé !).

Miro n’est toujours pas ma tasse de thé, mais l’étudier est fascinant. Laisser aller son imaginaire, se laisser porter… et comme m’a répondu cette petite fille de 8 ans :
- mais alors, madame…l’imagination, c’est sans fin !