Deux mois de cohabitation avec Miro sont maintenant
passés.
Je traverse ces 9 salles et continue de découvrir
plein de choses. Sauf que je n'ai plus besoin d'un enfant pour le faire.
Beaucoup de visiteurs (une chronique leur sera
dédiée… si, si… ils en valent la peine), et des moments de calme, qui me
permettent de regarder de plus près ces oeuvres auxquelles je n'aurais accordé
qu'un oeil relativement distrait en temps "normal".
J'ai un petit carnet (j'aime bien les "petits
carnets"), sur lequel je note les anecdotes et autres facéties, mais sur
lequel je me suis mise à dessiner les tableaux… que j'ai sous les yeux.
La découverte est étonnante. Je sais que je
m'étonne d'un rien, mais tout de même.
Je me suis dit qu'il fallait que je trouve le point
de départ de "sa" peinture.
Une idée comme une autre. Ça occupe.
Sauf que. Une fois que le « point de départ »
est trouvé, tout le reste devient évident.
Il devient évident qu'un trait -ou un point- devait
être "là" et pas ailleurs, pour l'équilibre du tableau.
Il devient évident que ce "machin" est
une femme et non une mouche bizarre.
Il devient évident que « là », il doit y
avoir une couleur… mais laquelle ? et, oui,… c'est l'art du peintre de savoir
que c'est ce bleu, ou ce rouge, et pas un autre, qui mettra en valeur le jaune
ou le vert qui est à côté et inversement.
Je regarde donc d’un peu plus près les tableaux, et
c’est surprenant.
Ainsi, deux aquarelles encadrant un passage entre
deux salles. Enfin, j’ai cru qu’il s’agissait de deux aquarelles. Il n’y en avait
qu’une. Mais l’autre avait un fond si semblable à la première que je me suis
trompée. C’était une huile, pas de la gouache. Et on peut toujours chercher de
l’eau, il n’y en a pas une goutte. Mais les teintes sont pourtant identiques.
Et ainsi de suite.
En essayant de comprendre l’évolution de la
peinture de Miro, en bonne néophyte que je suis, l’exposition n’étant pas faite
de façon chronologique –ou très peu-, j’essaie de retrouver quel tableau a été
peint avant l’autre.
Jusqu’à présent, je me débrouille plutôt bien, et
j’avoue en tirer une satisfaction proche d’une fierté qui n’a pas lieu d’être.
Il y a des évidences et parfois des incohérences (ce
terme n’engageant que moi !) qui me laissent perplexe… alors, je les note sur mon petit carnet,
et continue de chercher (ma guide préférée est actuellement en vacances, mais
elle se fera un plaisir de répondre à mes questions, ou, de guerre lasse… finira
par me prêter un livre spécialisé !).
Miro n’est toujours pas ma tasse de thé, mais l’étudier
est fascinant. Laisser aller son imaginaire, se laisser porter… et comme m’a
répondu cette petite fille de 8 ans :
- mais alors, madame…l’imagination,
c’est sans fin !