lundi

Chronique d'été

"On écoute la poésie en regardant les étoiles".
C’est vrai. C’est ce qu’a dit ce poète tunisien hier soir. Enfin, c’est comme ça que son poème a été traduit par la jeune femme qui l’a dit, juste après lui.


Parce qu’aux « Voix Vives », les poètes disent leurs poèmes dans leur langue, et ils sont traduits, juste après.
Les poètes, ils viennent de tous les coins de la Méditerranée.
Je n’aime pas le mot « poétesse ». Pourtant, il y en avait une. Ses bras et ses mains dansaient en arabesques souples. Elle était l’étoile muette.
On écoute la poésie en regardant les étoiles.
Assis dans l’herbe. Couchés dans l’herbe… certains un verre à la main. D’autres pas. Mais tous en silence.
Curieusement, même les enfants. Je revois cette petite fille, couchée sur le ventre de son père. Sa main droite lui tenant le bras. L’un applaudissant avec la main de l’autre.


La poésie est une musique. Ou la musique est de la poésie ?
Aux « Voix Vives », la soirée s’est finie en musique. Un groupe de musiciens encore inconnus, talentueux. Et sur les rythmes de guitares et violons, les envoûtés ont dansé, parfois pieds nus, sur l’herbe et la terre, sans se soucier d’un qu’en dira-t-on inutile. Juste parce qu’ils étaient bien.


Les « Voix Vives », c’est aussi ça.
 
 

Chronique de promenade - 3 - Les Oliviers


J’ai retrouvé les touristes.
Forcément.

Il est facile de trouver le village de Gordes. Le parcours est fléché. C’est célèbre. Je crois même qu’il fait partie des plus beaux villages de France.
Magnifiquement situé. Perché. Tout y est protégé, pour ne pas que le paysage détonne. Même les nouvelles constructions doivent être recouvertes de vieilles pierres. Pour se fondre dans la nature.
Gordes est un très joli village, qui a une jolie place ombragée.

Il y a des comptines qui sont… vraies.
Sur le Pont d’Avignon, on danse.
Il n’y a pas de chichis. Juste des comédiens, des amuseurs, des jongleurs, des mimes… Pourtant, Avignon a un côté majestueux. En fait, j’avoue avoir cherché pourquoi cette impression m’est restée.  Parce qu’en soi, rien ne pourrait être extra-ordinaire.
Non, Avignon n’est pas extra ordinaire. Mais elle n’est vraiment pas ordinaire.
Le Palais des Papes regarde le Rhône et la Durance. De haut.










dimanche

Chronique de promenade - 2 - Les Cigales


J’ai été parmi les lavandes. Les oliviers. Et les cigales.
Elles tsitsitaient à tue-tête.
Je me suis promenée dans les villages qui avaient eu la bonne idée de se planter là, au milieu de ce décor provençal.

Je suis d’abord allée chercher le fameux curé… qui, lui, n’était pas là… (les chansons paillardes ne sont plus ce qu’elles étaient…) par contre, j’ai vu qu’il avait dû hésiter entre deux églises…
Personnellement, j’ai opté pour la seconde, bien plus jolie que la première.
Renseignements pris, j’ai su que ça avait aussi été son choix…
Mais bon, il n’était pas là, et je n’ai pu vérifier le reste.

Mes guides, finauds, m’ont emmenée près des Dentelles de Montmirail.
Le nom me disait bien quelque chose… je n’ai rien dit –il n’est jamais bon de montrer sa bêtise en public- mais comme je me doute que certains ou certaines n’ont pas spécialement voyagé (ben quoi, ça arrive aux meilleurs d’entre nous ! la preuve !), Montmirail est autre chose qu’un nom imaginaire du film « Les Visiteurs »…

Les Dentelles de Montmirail sont curieuses. Des petites dents de pierre qui se détachent dans le ciel. Et qui dominent une immense vallée de vignes.
Mais ce n’est qu’un détail. La vallée. Il faut lui tourner le dos pour voir le plus beau :
Séguret.
Un petit village médiéval. De ceux qui se cachent pour que le béton ne les atteigne pas. Des rues escarpées, mais où les lauriers roses arrivent quand même à se faufiler.

Comment aurais-je pu finir d’avoir les yeux écarquillés en allant juste après au Crestet ?
Celui-là est perché sur une crête. Face au Mont Ventoux… Assister à un simple mariage dans une chapelle dont un des murs est la montagne.
Grimper des marches creusées dans le rocher…

C’est peut-être pour ça qu’il y a peu de touristes…









Chronique de promenade - 1 - Les lavandes


Je déteste les touristes.
Je sais, vous aussi. Et je sais bien que, moi aussi, à un moment donné, j’en fais partie… mais bon.
Je crois que certains ont un don inné de gâcher les choses les plus belles et les plus nobles.

Une Abbaye perdue au milieu des lavandes. Les lavandes perdues au milieu des oliviers et des cigales. Les oliviers et leurs cigales perdus au milieu de nulle part…

Je retournerai à Notre-Dame de Sénanque quand il n’y aura personne.