mardi

Chronique picturale


Bon, il faut être franche : je n’ai jamais été particulièrement attirée par l’Art dit Contemporain ou dit Abstrait.
Quelques œuvres, de Picasso, de Dali, des sculptures de Giacometti… mais au-delà de ça, je cherche.

Il se trouve que je suis, pour un peu plus de 5 mois, gardienne dans un musée. Le temps d’une exposition : Miro.
J’aurais préféré les impressionnistes, mes chers impressionnistes, mais bon, c’est comme ça, c’est Miro.
Je connaissais (de loin) le style de l’artiste. Là, j’allais pouvoir me demander, pendant 5 mois, ce qui lui était passé par la tête quand il avait peint ses toiles.

C’est un enfant qui m’a ouvert les yeux.


Cette toile, intitulée « Silence » (pour ceux qui n’auraient pas trouvé le pourquoi des lettres) a été peinte en 1968.
Visite « pédagogique ».
Une vingtaine d’enfants d’environ 7 ans, assis par terre, écoutent la guide avec un intérêt étonnant.
 Qu’est-ce que vous voyez, encore ?
J’écoute et regarde. L’œil amusé et… oui… intéressé (une gamine avait trouvé « Silence » quand même !).
Et là, un petit dit :
 Là, en bas, à droite, il y a des notes de musique !
Et mes yeux se sont écarquillés. Là où j’avais vu un personnage courbé, lui avait vu des notes de musique. Ce qui pouvait avoir une certaine résonnance… de la musique, dans le « silence ».

1968. Mai. Des personnages courbés. Le rouge. C’est possible aussi. 
Mais.
Je reste avec ce « mais », cette interrogation dans ma tête.
Je me suis mise à regarder les œuvres avec un regard différent. Peut-être pas celui d’un enfant. Mais différent.

J’ai 5 mois… et tout le temps qui me restera après ces 5 mois, pour découvrir –ou pas- des choses qui m’étaient inconnues.

mercredi

Chronique…singulière

Cela faisait un moment que je voulais y aller.
C’est vrai, quoi, j’aime la photo. Mais je ne sais pas... une certaine langueur ou tout simplement cette fâcheuse habitude que j'ai de procrastiner m'a fait rester à la maison. Et puis, il commence à faire vraiment chaud.
« Images Singulières ».
C’est joli comme nom. Ajouter qu’il s’agit d’un rendez-vous photographique est… vrai.
On y rencontre « la photo ». Des photos. Tellement plus que des images.

Un hasard m’a emmenée dans un coin "reculé" de Sète. Les Chais des Moulins. 
En fait, il n’est pas si reculé que ça, sauf… sauf qu’il faut y aller. C’est tout.
J’ai aimé ce hasard qui m’a fait me garer, entrer et voir une partie de cette exposition Là, le thème était l’Egypte.
Pour être franche, je m’attendais à voir des pyramides, des chameaux, bref, l’Egypte comme on a, comme j’ai, l’habitude de la voir.
J’ai eu tout faux.
Plusieurs artistes offraient leurs visions du pays.
Moi, j’ai aimé cette série « Mères et Fils ». De la tendresse et de la force. Qui est soumis des deux ? je ne saurais le dire.
Et ça m’a laissé un goût de trop peu. Un goût de "va voir ailleurs"… et je suis allée ailleurs. Parce-que les "Images Singulières", elles sont partout, à Sète.
Je suis allée au Théâtre de la Mer. Autre chose. Autres thèmes. Autre vision.
Un seul photographe. Il paraît qu’il est célèbre. Je l’ai lu sur la brochure. Je n’y connais rien en photographe. 
Et puis, j’ai vu. C’était criant d’émotion et de sensibilité.

Des "images" qui n’ont rien d’images, et finalement, je ne sais même plus si c’étaient des photos, tant le rendez-vous avec la vie était là.