mardi

Chronique réalité

Je ne vais pas faire une rubrique nécrologique. La naissance. La mort. C’est ainsi.
Dix sourires ont disparu, car ils souriaient forcément.

On a parlé de Charlie, de ces dessinateurs, policiers, et innocents, morts massacrés par des fous imbéciles.

Muffat, Arthaud et Vastine.
Morts pour une émission de télé-réalité.
C’était un accident, certes. Mais pour avoir accepté d'aller plus loin dans le stupide et le voyeurisme racoleur dont le peuple raffole, eux aussi, sont morts à cause de fous imbéciles. Nous.

« Dropped ».
To drop : laisser tomber.
Sinistre ironie de la réalité.

samedi

Chronique de destinées


Je suis ennuyée.
Je suis allée, une fois de plus, au Musée. Une exposition particulière.
« Fata Morgana ». 
Bon, les maisons d’éditions connaissent. Moi, pas.
Quand j’ai reçu le carton d’invitation, ce qui m’a interpelée était simple :
« Fata Morgana »
« Un goût du Livre »

…et moi, j’aime les livres.

Curieuse, je suis donc allée à ce vernissage.
J’ai écouté avec attention le discours de bienvenue de la Directrice du Musée, Conservateur en chef du Patrimoine, qui, tout en parlant de cette maison d’éditions si particulière –un auteur, un artiste-  a beaucoup évoqué Morgane.
Fata Morgana : la fée Morgane. Mais bien sûr ! suis-je bête.
Cependant, là, alors que j’écris ces lignes, je pense aussi au « fatum ». Le sort, le destin, la fatalité… et aussi, la Destinée. 
L’écriture et le dessin qui se rejoignent.
Mais ceci est une autre histoire.

Dans les salles, des livres ouverts… des dessins…
Plein. Etonnant.
Oui, je suis ennuyée. Je ne sais comment écrire une chronique pour décrire avec soin ou précision ce doux mélange entre le livre, les mots et la peinture. Cela semble pourtant évident. Après tout, nous avons tous eu en main des illustrés. Et pourtant.
Les livres ouverts, avec la peinture, le dessin à côté, en écho, se donnaient ainsi, sans pudeur, aux visiteurs.
Une résonnance surprenante.

Une fois de plus, je retournerai au musée. 
Prendre le temps de lire ces pages, ces mots.
Prendre le temps d’observer ces tableaux, ces épures.
Prendre le temps.

Je n’ai pas pris de photo. Trop de monde, trop de bruit, trop de tout.
Je vous offre quand même ces quelques vers notés trop rapidement…

Ne pleurez pas
Ce monde est un éclat de rire
que vous n’entendez pas
Ce ciel cette terre sont à l’image
de vagues très lentes trop lentes pour
que soit perçu leur bougé infime
Nous sommes l’un des moments de ce rire
à son début à sa fin qu’importe
nous ne saurons jamais à qui ce rire
appartient
ni quoi l’a provoqué
Ne pleurez pas
le rieur le permettrait-il