samedi

Chronique de Saint-Louis


Attroupement dans la rue, devant la Mairie. 
« Dis, tu joues là où il y a les boules, hé ! »
« Mé où il est l’arbitre ? , hé ? où il est ?»
Parties de pétanques dans la rue…
Incongru ? non.
C’est « La Saint-Louis »… et à Sète… la « Saint-Louis », c’est sacré.

Dans la rue ? héhé… non seulement il y a du macadam, mais en plus, les rues, elles sont en pente !
Pas de souci… les boules sont carrées…
« je tire ou je pointe ? »
« hé tu tires… ! »
« dites… dégagez, ça peut faire mal… cé du métal quand même ! »

Je me suis dit, les boules, elles sont creuses… ben non… je suis allée vérifier… elles pèsent lourd. Très lourd. J’ai demandé à celle qui avait fait ce carreau (si, si, en plus, ça arrive !) elles pèsent 700g…
La partie s’est arrêtée, non pas faute de combattants, mais simplement parce qu’il était 13h. Et peu importe le résultat.
Alors, il était où l’arbitre, hein ?






Chronique hippique


Les Jeux Olympiques étaient encore frais dans ma mémoire.
Alors, quand j’ai vu qu’aux Arènes du Cap d’Agde, il y avait un spectacle de dressage, j’ai signé tout de suite.
N’ayant pas de GPS, je suis arrivée en avance.
En fait, je m’étais dit que cela me permettrait de visiter les dites Arènes.
J’ai eu le temps. Beaucoup de temps.
Mais l’attente valait la peine…
Alors que j’étais tranquillement assise sur un banc,  j’ai vu passer subrepticement un petit écureuil… et je suis devenue aussi curieuse que lui…

L’heure du spectacle étant arrivée, je me suis installée sur les gradins… étonnée qu’il y ait tant d’enfants… mais après tout, nous sommes en Août, et ce sont les vacances…
A l’apparition d’un indien, je me suis dit que je m’étais peut-être trompée d’endroit…  (le GPS aurait-il été utile ?) mais non…
C’est ainsi que j’ai regardé un indien et 2 cow-boys (faut ce qu’il faut) virevolter sur des chevaux. Le tout accompagné de 4 pom-pom girls dont une, perpétuellement à contre temps en raison des coups d’œil lancés à ses voisines…  sa chorégraphie étant… hésitante ?.
Un scénario était prévu… une sorcière, qui tenait plus de la walkyrie qu’autre chose, poussait des hauts cris puis déclamait un galimatias d’une voix sinistre.
J’ai deviné que l’indien mourait (couché par terre en ayant pris un semblant de coup de coup de couteau… j’avoue que la déduction a été facile) puis renaissait… (il s’est relevé…). C’est à la fin du spectacle que j’ai compris qu’il avait été incarné en cheval (par contre, je ne sais toujours pas lequel).

Seul, un cavalier (surgi hors de la nuit…) montant un superbe Lusitanien s’est distingué.
Les Lusitaniens, ce sont ces chevaux qui ont les cheveux très longs.
Celui-là était blanc, avait une crinière hallucinante et les cheveux dans les yeux. Magnifique.
Pendant quelques minutes, trop courtes,  le cheval a dansé au pas espagnol (celui où hop, il tend la jambe bien droite…puis l’autre), a piaffé (là, on a l’impression que tout est en suspens…) puis s’est cabré en joignant ses sabots avant… et a fini en nous saluant majestueusement.

Satanée walkyrie.







jeudi

Chronique d'une voyageuse


Je ne sais pas vous, mais moi, je ne retiens jamais le nom des musées que je visite. Surtout quand j’en visite beaucoup. Dans le même week-end. Et finalement, ça m’est un peu égal.
Par contre, quand, à la fin du dit week-end, si, malgré la très douloureuse sensation d’avoir les pieds remontés au niveau de mes hanches, j’ai encore la tête et les yeux pleins d’émotions par toutes les merveilles rencontrées... ça fait bizarre... et c’est bon.
Ce week-end, j’ai rencontré Barcelone.

Je ne vais pas faire un guide touristique...les librairies sont là pour ça... mais, mais... j’ai enfin compris l’ampleur de la chanson du duo de Freddie Mercury avec Montserrat Cabballé...  http://www.youtube.com/watch?v=MsB4a--WRTs
Une splendeur.

J’avais déjà vu des palais, ou des cathédrales, mais là, j’ai vu le Nautilus en palais... la mer re-visitée; j’ai vu une sculpture en cathédrale, dont les lignes sont si pures et si hautes qu’elles en donnent le vertige...
J’en ai vu des vieilles villes... mais là, il suffit de marcher, peu importe la direction... où qu’on aille, c’est beau. Où qu’on se dirige, on finit par tomber sur une église qui surgit d’on ne sait où, sur une place incroyablement sublime de fraicheur, ou même un cloître –par exemple, celui-là, caché à l’abri de quelques petites grilles, a été trahi par la blancheur des oies qui se pavanaient dans une pièce d’eau.
Inutile d’essayer de m’en empêcher... j’ai été fascinée.

Dans ce petit –ou grand ?- labyrinthe du quartier gothique, il a bien fallu faire une pause... vous pensez bien.
Au fin fond d’une boutique de gadgets, il y a...? non !...un bar !
Je suis dans un autre monde. Harry Potter est sûrement caché là. Arbres aux branches basses et tordues, petit pont et fontaine magique (enfin, j’espère, parce-qu’avec le nombre de piécettes qu’il y a...), il y a même une petite pièce au fond, très spéciale... une fée est allongée au plafond... on passe devant un miroir et quelqu’un apparaît derrière...puis disparaît... bizarre... étrange... j’imagine assez bien ce que ça doit être au moment d’Halloween...brrrrr

Je vais passer sur les lieux communs... les tapas. Tout le monde connaît. Et je doute fort que celles de Barcelone soient à ce point exceptionnelles.
Cela étant, si par hasard vous y allez, à Barcelone, une fois que vous aurez arpenté Las Ramblas et vu, au fur et à mesure de vos pas les peintres, puis les fleurs, puis les animaux... allez sur une place qui est située à côté, pas très loin du marché... il y a un magnifique chat de Botero qui y est installé, et c’est un miracle de beauté.
Moi, je crois que je l’ai mal photographié...et il va falloir que j’y retourne.













mardi

Les Chevaliers de Sète


Nano Le Sétois me l’a dit… « si les joutes, elles tombent toutes les deux à l’eau, ben les deux jouteurs sont éliminés ».
Nano Le Sétois n’est pas un jouteur. Lui, il fait le poids. Au sens propre du terme. Avec ses 110 kilos, il s’installe sur les marches, aux pieds du jouteur.  4 ou 5 autres copains, tous aussi rondouillets que lui, en font autant.
« Hé cé importang pour l’équilibre et la hauteur de la barque ! »
Et, au gré du poids, ou sous les injonctions de l’arbitre, ils montent ou descendent une ou deux marches… sinon, la rencontre ne peut pas se faire.

Les Joutes, c’est comme un Tournoi de Chevalerie.
Si ce n’est que les Chevaliers sont sur l’eau. Et que ça se passe sur le Canal Royal.

Les deux barques, l’une bleue, l'autre rouge se font face. Se jugent. Se toisent. S’estiment. Les Jouteurs lèvent alors leurs lances et leurs boucliers : ils sont prêts au combat. Puis tout s’enchaîne. Les rameurs plongent leurs rames dans l’eau, et vont chercher au plus profond d’eux-mêmes toutes les forces nécessaires pour faire en sorte que leur barque aille le plus rapidement possible, et, qui sait, profiter du courant… ça ajouterait de la puissance à leur champion.

Le but étant que l’adversaire tombe à l’eau… bien sûr.
Ou les deux…
Parfois, l’un atterrit même sur la barque de l’autre…
Souvent, les deux chancellent… tels des équilibristes…
Mais seuls les vainqueurs recommencent…

Alors, la fanfare éclate. Et sous les vivats de la foule, les trompettes, en joie, en profitent pour jouer des airs célèbres, à des rythmes effrénés.

Les Joutes Sétoises vont encore durer tout le mois d’Août.
La meilleure est réservée pour la « Saint-Louis », le saint patron de Sète.
Là, ce n’était qu’une mise en bouche.