dimanche

Chronique d'un Championnat


« Hè non, celle-là, tu vois, la brageole, elle est trop dure ! »

La « brageole ».
La brageole est cette saucisse qui est l’une des composantes principales de la macaronade. Avec les macaroni. Avec le reste. Tout est important.
Ah oui, la macaronade, est aussi une spécialité de Sète. Hier, se déroulait le Championnat du Monde de macaronade.
Très important. Le jury est composé de 8 personnages emblématiques dont Monsieur le Maire et son épouse,  bien sûr, et... Boule.
Boule, c’est lui qui a le petit bistrot-restaurant juste en bas de la mairie, et ses macaronades sont… bref.
« Il y a autant de recettes de macaronade que d’habitants à Sète ».
Mais seulement 10 d’entre eux se sont lancés dans cette aventure qu’est le Championnat.

Le restaurant qui a prêté ses cuisines est sur la plage. C’est la 1ère paillotte.
« La Barque Bleue ».
C’est normal qu’on s’y sente bien. Il est ouvert sur le sable et la mer lui tend les bras.
Et il est aussi dédié aux Joutes. C’est normal aussi. On est à Sète.
Sète, c’est… la macaronade, la tielle, la piste de moules, ou les moules farcies, et… les Joutes.
Les tables sont installées. Grandes. Beaucoup (je n’ose dire tous) sont venus en famille. Les supporters. On y voit ceux-là, parents, enfants, qui se sont tous dessinés une moustache… « c’est pour supporter tonton Moustache ! ». Ou d’autres avec une perruque bleue ou argent sur la tête. C’est pour faire la fête !
Moi, je suis là, toute seule, en souriant. La joie et le bonheur m’ont toujours fait sourire. De façon inattendue j’y ai rencontré Alain entouré de sa famille et de ses amis. Alain, c’est mon voisin.
Très gentiment, ils me convient à leur table. Je deviens donc, forcément, une supporter d’Alain. Il n’a pas vraiment de chance, parce qu’il va passer en dernier. Il a le n°10. Il le sait. On le sait. Tous.

Dans une ambiance joyeuse, le jury goûte les plats, et se délecte.
Nous aussi.
Nous dégustons notre macaronade dans la joie des chansons de Jean-Louis Zardoni.
Lui aussi, il fait partie de Sète. Il est savoureux. Incontournable. Inoubliable.
J’ai appris la différence entre la baraquette et le cabanon… et qu’à Montpellier, ils étaient heu… enfin… un peu… bref. C’est pas Sète, quoi !
Et puis, j’oubliais Boule, qui lui, nous a montré que le « Et maintenant » de Bécaud, pouvait être une chanson gaie.
Tout ça nous a réchauffé le cœur, et le corps, même si certaines avaient les genoux qui applaudissaient.

Non, il n’y a pas de beuel, à Sète. Nous sommes vrais. Et c’est bon.












lundi

Chronique inattendue


« Tournez à droite ! »
(ça change du "faites demi-tour dès que possible" !)
Elle, c’est une vraie copine !
En vadrouille du côté d’Uzès, dans un village improbable (mais sûrement connu des vrais touristes), mes deux copines et moi, nous nous sommes promenées.
L’une est de longue date.
L’autre plus récente. C’est elle qui nous donnait les ordres… nous faisant prendre des chemins vicinaux étonnants. Nous sommes d’ailleurs à peu près sûres qu’ils ne sont même pas indiqués sur une carte IGN.
En attendant, grâce à cette copine facétieuse, nous avons sillonné les alentours d’Uzès de façon assez... approfondie.
Nous sommes allées au Pont Saint Nicolas. Surprenant. Certes, un pont reste un pont. Celui-ci enjambe le Gardon. Une superbe demeure, une seule, imposante, domine le tout.
Le Gardon. Il revient partout. Quand je l’ai traversé pour aller à Arpaillargues, c’était quasi une toute petite rivière. J’avais failli m’arrêter pour prendre une photo. Le nom m’avait fait sourire. L’eau y frissonnait.

Uzès.
Nous avons appris que le « Quartier neuf » était ce que nous pensions être la vieille ville.
Restaurée ? sûrement. Belle, sans aucun doute.

Après une promenade au milieu des champs de colza, nous sommes arrivées à Anduze.
J’ignore si Anduze a un autre intérêt que sa « bambouseraie ». Incroyable.
Comment imaginer que quelqu’un ait pu avoir eu l’idée de faire pousser des bambous, de toutes variétés, dans cet endroit. Non seulement des bambous, mais aussi des séquoias. Puis que le tout ait été entretenu, développé, enrichi avec un jardin japonais où les érables grenat, les camélias, les gardénias, les bonsaïs, les cerisiers se mêlent harmonieusement. La palette des couleurs Caran d’Ache  était là. Tous les verts, tous les roses. Des plus clairs aux plus foncés.  Eclatants.
Le jardin japonais a été créé l’année du Dragon.
Dragon. C’est l’anagramme de Gardon.
Petite rivière qui s’étale doucement pour finir en fleuve.

Et maintenant que j'y pense, nous n'avons même pas visité Arpaillargues, petit village improbable et magnifique.















mardi

Chronique d'hiver


Je me souviens avec tendresse de ces bogues de marrons, camouflées sous des herbes folles.
Je me souviens, c’était la fin de l’automne.
La neige est passée par là et les a recouvertes de froid.

Puis une jonquille a pointé le bout de son nez, résistant aux vents et à la pluie.
Les vents et la pluie se sont calmés, laissant la place à un arc-en-ciel.
Aux pieds des arcs-en-ciel, on dit qu’il y a des trésors.
Si difficiles à trouver, si loin.

Assise sur mon rocher, là, au pied de mon phare, face à l'Etang de Thau,
Je regarde mon arc-en-ciel avec cette même tendresse.

L’été arrive.