mardi

Chronique d'une expérience


« Escale à Sète ».
C’est une manifestation sublime qui a lieu tous les 2 ans. Les plus beaux voiliers viennent accoster à Sète, et cette année, ce sera grandiose.

Bien sûr, j’ai proposé mon aide. Il n’y a que des bénévoles.
Après tout, travailler chez moi ou dans un bureau, il n’y a pas grande différence, l’informatique et internet existent.
Bref. Il est évident que j’ai postulé pour de l’administratif et pas dans la sécurité (il y avait plusieurs options)

Ça c’était il y a quelques mois. Depuis… silence.
Jusqu’à la semaine dernière.
SOS, besoin de bénévoles pour aller nettoyer le Môle, de façon à préparer « Escale à Sète ». 
Je n’allais pas refuser. Je m'étais engagée.
Le Môle.
C’est cette grande jetée qui protège le port.

A gauche, le port.
En face, le phare.
A droite, la Méditerranée, mais surtout le brise-lames... ces énormes blocs de pierre (ou de béton) qui cassent les vagues quand il y a du vent, des fois qu’elles voudraient entrer dans le port semer la perturbation. Mais, mais, quand il n’y a pas de vent, ces mêmes blocs de béton accueillent avec bonheur les corps des amoureux, ceux des jeunes (et moins jeunes) fêtards, ou autres amateurs de camping.

Le rendez-vous était à 9h30.
Nous partîmes peut-être 20 et fûmes 20 en arrivant au port.
Café, petites madeleines et jus d’orange. Debriefing. Les détails n’étaient guère nécessaires.
Tee-shirt, gants, pinces et sacs poubelle.
Je me suis trouvée mon coin. Et tranquille, pépère, je me suis attaquée au nettoyage.
D’abord, avec les pinces. Leur précision est impressionnante. Je comparerais ça à ces pinces qui enlèvent les fines arêtes de poisson, en cuisine. Sauf que là, les dites pinces font 1m.
Précision étonnante. Mais ramasser des bouts de verre un à un… c’est long. Donc, je me suis assise, et ai fait mon jardinage.
Sauf que les mauvaises herbes ne faisaient pas partie de la famille des recyclables.

Non, les bouteilles de Vodka (zut, je n’ai pas pu lire la marque) cassées, les cannettes de bière (grande variété), les seringues (même vides), les préservatifs (même vides) et leurs emballages (grande variété également), les tongs, les bandelettes de coton stretch, les couvertures, les bâches en plastique et même un blouson (mais au fait, était-ce un blouson ?), non, définitivement, ça ne fait pas partie de la famille des "recyclables".

J’avais mon petit coin à moi. Mon jardin… pas beaucoup : je dirais 10m de long, sur 40cm de large. A tout casser. 
7 sacs poubelle de 100 litres (pour les bricoles) et 4 voyages pour le très lourd (ça pèse, une bâche pleine de boue).

Mon dos m’a rappelé qu'il existait (ô combien !)
Alors, le prochain ou la prochaine que je vois laisser tomber négligemment un papier par terre -ou autre- (tant pis pour la sélection): je l’explose.