Hier matin, je me suis installée, après mon déjeuner, dans
ce grand fauteuil que m’a prêté le magasin de meubles –en attendant le canapé,
« mais vous l’aurez avant Noël »- (dis-le pour rire…) et j’ai regardé
mon salon.
Presque vide.
Certes, le bureau en cérusé loupé est toujours là… mais
c’est l’affaire de quelques heures… j’ai fait l’acquisition d’un bureau et de
deux placards-penderies… ces dernières ont été achetées dans le rayon
«enfant», puisque le seul endroit où j’ai décidé de les mettre, ne
fait qu’1m60 de hauteur de plafond… et que, comme chacun sait, les armoires ne
peuvent avoir qu’une hauteur minimum de 1m80.
Le tout, en pièces détachées, bien sûr.
J’étais donc assise, sourire aux lèvres, détendue, sirotant
mon café, et je regardais mon salon presque vide, les 7 ou 8 cartons de pièces
détachées, dans un coin…
Pleine de bonne volonté, je me suis décidée à hisser jusqu’à
ma mezzanine ces quelques 120kg en décomposé (c’est fou comme la camelote pèse
lourd, de nos jours…) et me suis attelée à la tâche.
Prudente et avisée, j’ai commencé par un placard.
Réfléchissez ! si j’avais commencé par le bureau, je n’aurais plus eu la
place d’étaler toutes les pièces du placard ! D’ailleurs, j’avais laissé
au rez-de-chaussée, «l’autre», des fois que… sait-on jamais… une
erreur est si vite faite… Bref.
L’expérience sert.
Les charnières de portes, vissées trop bas, par exemple,
font que la porte frotte par terre… et qu’avant de comprendre que ça vient de
là…
Que ces petites choses rondes qui bloquent ces trucs, qui ne
sont ni clous ni vis… que si ces petites «choses» se sont si facilement
enfoncées et que les autres pas… hé oui… il fallait bien lire… il y en a qui
sont plus hautes que d’autres…
Notice dans une main et tournevis cruciforme dans l’autre,
j’étais fin prête.
2 heures après, ma penderie était montée.
...sans l’étagère que j’avais pensé pouvoir mettre… mes robes
étant légèrement plus longues que celles d’une petite fille...
Mais je suis satisfaite de moi, et telle une James Bond girl,
relevant mon tournevis, j’attaque l’autre.
L’affaire est bien partie.
Jusqu’au moment où je m’aperçois que des 6 charnières, 2
sont différentes. Retour à la «case 1». Oui, oui… il faudra reprendre ton
ouvrage… aujourd’hui peut-être, ou alors demain…
Mais je continue, pleine de courage. Quelques hésitations
sur l’horizontalité du sol… mais sur ce dernier point, j’avoue humblement avoir
fermé les yeux sur les 1,2° d’écart, estimant qu’ils ne feront pas choir mes
jupes.
Retour aux charnières de la case 1.
Très pratiques à enlever, puisque, dans mon euphorie,
j’avais déjà rempli de vêtements ladite « case 1 ».
Après avoir sué 30mn, je peux enfin m’adonner au plaisir de
contempler mon œuvre : deux penderies, côte à côte, sur la petite estrade
de ma mezzanine. Pleines.
Au bureau, maintenant… ah… petite nouveauté : un
tiroir… deux rails, enfin 4… (réfléchissez : deux pour chaque côté !
un au-dessus, un en dessous…). Pas si simple. Surtout quand on lit le plan à l’envers.
Faut prendre le plan et les pièces dans le même sens… exactement dans le même
sens.
Œuvre accomplie.
Comme j’ai vu large, j’avais aussi pris ce que l’on appelle
vulgairement un « caisson ». Une chose que l’on met à côté d’un
bureau, pour aider au fourrage en catastrophe de papiers et autres documents.
4 tiroirs. 16 rails…
Et bien, au bout d’un peu plus de 6 heures de suée, mes
quatre meubles étaient montés.
C’est quand je me suis relevée pour aller me faire à dîner
(il était minuit passé, tout de même), que mon dos a crié au secours.
Demain allait être un grand jour de souffrances.
Couchée à 1h30 du matin, relevée à 2h pour reprendre une
douche et me frictionner de Synthol, recouchée, etc, etc… j’ai finalement
entr’ouvert un œil à 9h, au son strident de mon parlophone (oui, oui, j’en ai
un !).
L’œil morne, le cheveu hirsute –conséquences de longues
batailles avec mon oreiller- j’ai ouvert la porte au facteur.
Je doute fort que mon physique lui ait plu. Par contre, au
vu de son regard ébahi et de ses sourcils en accents circonflexes, je suis sûre
qu’il le gardera longtemps en mémoire.
Livraison d’un colis.
Je respire à fond, et ouvre mon colis.
Mes deux appliques me sont enfin livrées. Belles…
Finies les ampoules nues, sortant du mur. Finie, cette
lumière crue ! Enfin !
J’aurais dû les acheter chez Ikéa. Leurs notices sont plus
explicites.
Les marchands devraient proposer 3 produits pour le prix de
2. On s’entraîne sur le 1er et pour les 2 autres, ça va mieux. Ou
moins mal.
Perceuse. Trous, chevilles… ah, les trous sont un peu
grands… pour l’autre va falloir prendre une mèche plus fine… vis… enfin, quand
je dis « vis »… une vis, je sais ce que c’est. Là… je doute…
J’avais enlevé l’ampoule, tenté d’enlever la douille (cette
saloperie qui tient l’ampoule), mais comme nous sommes au XXIème siècle, je ne
sais pas comment enlever une douille en plastique «moderne». Les
fils sont longs, je coupe.
J’imagine d’ici vos «ah mon Dieu ! le
courant…» c’est mal me connaître… oui, je m’étais occupée du
disjoncteur !
J’arrive, non sans mal, à faire mes mariages de fils, et, je
pose. Grand mot que voilà.
Ça ne va pas du tout. La vis qui doit sortir davantage, ne
sort pas, et les fils qui, eux, ne doivent pas sortir, sortent… Au bout d’une longue
heure, j’arrive à faire tenir l’applique… Au passage, j’en profite pour
préciser que j’ai, bien entendu, acheté des appliques qui se cassent, si elles
tombent… (c’est juste pour pimenter la chose…).
Bref, elle tient.
A défaut de savoir ce qu’il fallait faire pour la seconde, j’ai
compris ce qu’il ne fallait pas faire. Mais la n°1 tient, c’est l’essentiel.
Au n° 2. Perceuse. Trous (moins grands), chevilles. Le tout
plus haut de 2 cm environ par rapport au n°1. « Vis » moins
profondément enfoncées… mariages électriques… pas de fausse note… j’ajuste. Ça
tient !
Je me dis alors que le, ou la première d’entre vous à me
faire une réflexion sur mes appliques passe la porte en sens inverse illico
presto. 2cm, non, vraiment, c’est ridicule.
Je me drape dans ma dignité, me transforme en
« invitée » et entre dans le salon, et… je vois mon applique n°1… non…
Faut vraiment, vraiment, remonter le tout.
J’enlève la n°1, regarde où je devrais percer mes trous… en
profite pour remarquer que les trous précédents, non, ils ne seront PAS camouflés… enlève «vis» et chevilles… en profite pour remarquer aussi
que le trou fait au passage, s’est élargi… et que, oui, par voie de
conséquence, il faudra que je plâtre pour combler. Je pose le tout.
Tiens, la n°2 a l’air de piquer du nez… je vais resserrer
les « vis »… mauvaise pioche… il ne fallait pas toucher. La cheville
ne veut plus rester dans le mur…
Je n’ai ni plâtre, ni chevilles de secours, ni ampoule
halogène. Tout est fermé. Car j’y ai passé l’après-midi.
Je contemple mon salon. Le bureau en cérusé loupé est
entouré de grands cartons éventrés et d’outils en tout genre.
Mon lampadaire est vraiment beau, allumé…
Je vous avais dit que j'avais pris une carte de fidélité chez Ikéa ?
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